Une nouvelle restructuration des entreprises publiques en Algérie

Depuis l'amorce du processus de libéralisation du secteur économique entamé au début des années 1990, le secteur économique public a connu maintes restructurations.
Ce dernière a vu successivement la création des Fonds de participation, la création des holdings lesquels ont par la suite été transformés en Sociétés de gestion des participations (SGP) sous le contrôle du ministre en charge des Participations de l’Etat. La dernière réforme en date étant la réintégration de certaines SGP au sein des Ministères. Ainsi est-il le cas des SGP PRODA et SGDA rattachées au MADR.

C’est dans cette perspective qu’un conseil des Participations de l’Etat tenu jeudi 2/08/2014 a validé le nouveau schéma d’organisation des biens publics marchands, lequel prévoit la restructuration des Sociétés de gestion des participations, au nombre de 28 actuellement, en grands groupes industriels d’ici la fin de l’année 2014.

L’objectif assigné est de créer des groupes industriels en remplacement des SGP sur la base des synergies existantes et des potentiels que présentent les marchés cibles dans les différents secteurs. Concrètement, il s’agirait de créer des entreprises de taille critique capables de prendre en charge le programme d’investissements publics dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Il s’agit aussi pour les nouveaux groupes industriels d’avoir un poids leur permettant de mener des négociations en vue de partenariats futurs avec des privés, qu’ils soient nationaux ou étrangers.

Le plan du département de l’Industrie et des Mines prévoit ainsi d’optimiser et de rationaliser les moyens dont disposent les nouveaux groupes industriels en vue d’en faire des grands comptes structurants dotés de l’efficacité et de la compétitivité nécessaires pour jouer un rôle de premier plan dans les filières jugées prioritaires et stratégiques.

En termes plus clairs, cela se traduira par la consolidation des bilans des entreprises concernées, lesquelles s’inscriront dans une optique d’économie d’échelle, vue que le nouveau schéma prévoit la mutualisation et l’affectation des moyens dans le cadre d’une stratégie intégrée et partagée par l’ensemble des entités qui constitueront un groupe industriel. La nouvelle démarche passe par une refonte du management des entreprises publiques, lequel sera soumis à des contrats de performance et à l’obligation de résultat vis-à-vis des actionnaires.

A noter que les entreprises industrielles du secteur public ont enregistré un chiffre d’affaires de 338 milliards de dinars en 2013, soit un accroissement de 18% par rapport à 2012 (Ministère de l'industrie). Ces entreprises ont également enregistré une hausse de 13% de leur valeur ajoutée à 138 milliards de dinars en 2013.Cette croissance «est tirée essentiellement par trois branches», à savoir  les matériaux de construction, la métallurgie et le travail des métaux ainsi que  la fabrication de machines et  les équipements.

Le secteur public industriel, emploie un effectif de 93 472 agents à fin 2013. Il est composé de 317 entités (30 groupes contrôlant 185 filiales et 102 mono entreprises), dont 266 entités rattachées à 14 SGP auxquelles s’ajoutent 32 sociétés de gestion immobilière chapeautées  par quatre SGP-zones industrielles.




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